[REC] (de Jaume Balaguero et Paco Plaza)
Je suis en manque de films d’horreur ! ^^ Alors, vous l’aurez compris, je vous propose (ou plutôt vous impose, désolé :-/ ) de parler de [REC], un film de zombies espagnol qui est devenu une référence en la matière depuis sa sortie dans les salles obscures ! Angela est journaliste et effectue un reportage télé pour une émission dont le but est de faire découvrir des métiers nocturnes. Assistée de Pablo (son cameraman), la jeune femme suit une caserne de pompiers dans la bouillonnante Barcelone. Tout est calme cette nuit, l’ambiance est détendue, rien à signaler… Lorsqu’un appel arrive. Des habitants d’un immeuble ont entendu une voisine hurler… Les pompiers se rendent donc sur les lieux, accompagnés bien sûr des deux reporters. Arrivés sur place, nos amis découvrent deux policiers déjà présents et des locataires en effervescence, terrifiés par les cris ! Après être entrée dans l’appartement de la «voisine hurlante», la joyeuse troupe découvre une vieille dame enragée qui attaque sauvagement l’un des policiers en le mordant à la gorge ! Paniqués, tous (ou presque) s’enfuient de l’appartement. Alors que tout le monde cherche une solution pour sortir de l’immeuble et évacuer le policier blessé, le bâtiment est placé en quarantaine par les autorités ! Mais pourquoi donc ? Nos chers protagonistes n’auront pas le temps de se poser la question puisqu’ils vont devoir lutter contre d’étranges évènements dans ce lieu inhospitalier… La partie peut commencer ! Si je dis ça, ce n’est pas sans raison. [REC] a de petits airs de Doom, le plus célèbre de tous les FPS, et de Resident Evil ! Avec son côté jeu vidéo très affirmé, le film de Jaume Balaguero (Fragile) et Paco Plaza tire sa puissance horrifique d’un montage astucieux, d'un univers sonore efficient et d’une interprétation de haut vol ! Les acteurs, peu connus, sont tous excellents et (paraît-il) ont improvisé une bonne partie du temps ! Les effets spéciaux et maquillages ne sont pas en reste non plus. Les zombies sont effrayants à souhait, notamment la fameuse Tristana… La tension monte progressivement pendant plus d’une heure pour nous asséner, avec l’apparition finale de cette Tristana, dix dernières minutes d’angoisse saisissante que seules les âmes les plus aguerries pourront affronter ! Le film fonctionne en fait comme Audition (de Takashi Miike): un tempo tendu, agrémenté de quelques terribles sursauts, qui fatigue nerveusement le spectateur sur une bonne heure avant de l’achever définitivement avec une conclusion inattendue des plus glaçantes ! Vite fait bien fait, comme on dit ! ^^ Evidemment, ce petit long métrage ne puise pas son inspiration que dans la sphère vidéoludique. La manière de filmer rappelle beaucoup Le Projet Blair Witch ou encore le génial Cloverfield (qui est postérieur, ceci dit) ! On peut voir dans cette oeuvre une satire du journalisme et de la télé. Voilà ce qu'il en coûte de chercher le sensationnalisme ! A force de le chercher, on le trouve... Et à ses dépens ! :-D Mais il ne faut rien y voir d'autre: [REC] relève du simple divertissement efficace et ne renouvelle pas plus que cela le genre du film d’horreur. Même si le petit «ingrédient» mystique de la fin est plutôt original et bienvenu... Ingrédient qui sera largement repris et exploité (avec plus ou moins de bonheur) dans l'honorable suite qu'est [REC]². Il faut prendre [REC] comme une attraction à sensations fortes. Quand on monte dans le train, on sait pourquoi on y monte… Pour se faire peur ! Mission largement réussie pour les deux réalisateurs qui ont raflé au passage de nombreuses récompenses, notamment à Gérardmer et à Sitges… Excusez du peu ! Interdit aux moins de 16 ans, of course ! :-)