Tanguy (d'Etienne Chatiliez)
Tanguy est un jeune homme brillant ! Multi-diplômé, il prépare une thèse de chinois et gagne bien son existence en enseignant cette même langue à d’autres étudiants. Une vie sociale, des amis, des parents aimants, … Des parents qui, d’ailleurs, ont également tout pour être heureux: ils sont riches, possèdent de nombreux amis, connaissent du beau monde et adorent leur petit Confucius de fils… Mais moins depuis quelques temps. A 28 ans, Tanguy habite toujours chez eux alors qu’il pourrait totalement s’assumer ! Paul et Edith Guetz ne supportent plus son petit côté «premier de la classe philosophe» et décident de lui pourrir le quotidien pour l’obliger à quitter le cocon familial. Malheureusement pour eux, leur plan machiavélique ne va pas se passer comme prévu… L’adulescence a trouvé son étendard ! Cette recrudescence actuelle de jeunes adultes se complaisant dans le (trop protecteur ?) giron parental est ici finement analysée et ce avec tout l’humour qui caractérise Etienne Chatiliez, aussi acerbe qu’efficace ! Mais ce n’est pas l’unique thème traité dans Tanguy… Si l’essentiel de cette comédie satirique assure côté fous rires par l’entremise du sujet évoqué juste à l’instant, la chute finale reste selon moi la grande réussite de l’œuvre ! Elle souligne la différence radicale de conception familiale entre la Chine et la France et, plus généralement, entre l’Orient et l’Occident. En Chine, comme dans d’autres pays asiatiques, plusieurs générations d’une même famille peuvent cohabiter sous un même toit… Ce qui peut sembler déroutant vu de notre fenêtre aux vitres formatées… ^^ Revenons à des choses plus «triviales» ! Outre la réalisation et le scénario, ce sont les interprètes qui tiennent le film à bout de bras et le portent haut dans les sphères de la drôlerie… Notamment André Dussollier, parfait en «pater familias» sous pression poussé dans ses derniers retranchements ! Un peu dans l’esprit du mythique chef-d’œuvre de Danny DeVito, La Guerre des Rose, Chatiliez nous offre là un long métrage tonitruant dont le premier objectif est le divertissement et le second une pointe d’introspection sur ce que signifie le terme «famille» pour chacun d’entre nous. En un mot: malin !