Super 8 (de J. J. Abrams)
Prenez une pincée de Cloverfield, un zeste d’E.T. l'extraterrestre (si vous n’en avez pas, un soupçon de Rencontres du troisième type fera aussi parfaitement l’affaire) et une bonne cuillerée à soupe de Les Goonies. Mélangez le tout dans un saladier en y ajoutant délicatement une bonne rasade de J. J. Abrams. Faites cuire au four pendant près de deux heures à 180°C et vous obtenez Super 8 ! Hein ? C’est pas clair c’que j’raconte ? Très bien… On va essayer autre chose. Super 8 est un long métrage de science-fiction s’inspirant de nombreux films qui ont fait date en matière d’aventures, de SF et de fantastique (entre autres, les quatre films cités précédemment dans ma "recette"). A travers cette histoire de jeunes cinéastes en herbe plongés malgré eux au cœur d’une affaire militaire ultra secrète (je n’en dis pas plus), J. J. Abrams et Steven Spielberg (dont l’ombre plane en permanence au-dessus du film malgré son simple statut de producteur dans le cas présent) font honneur au cinéma amateur, au cinéma de genre ainsi qu’au "style" années 80. Le créateur d’Alias utilise le procédé de la mise en abyme avec astuce afin de rendre un double hommage: d’une part, le procédé en lui-même est intéressant puisqu’il est très représentatif du cinéma des "eighties" et, d’autre part, le film que tentent de faire les gamins (intitulé The Case – et qu’on peut voir pendant le générique de fin en guise de "bonus") est un film de zombies ! Et quoi de plus cinéma de genre que le film de zombies, hein ? De plus, le spectateur s’amusera tel un archéologue à retrouver toutes les références au cinéma made in ’80 (une figurine par-ci, une affiche de film par-là, …). Les points forts de cette œuvre sont l’interprétation (les enfants sont excellents !), les dialogues, les effets spéciaux, la mise en scène et la réalisation. La B.O. est quant à elle discrète mais efficace ! Par contre, petit bémol concernant le scénario… On aurait aimé (en tout cas, j’aurais aimé) qu’il arrive à se détacher un peu plus de ses illustres modèles, notamment d’E.T. l'extraterrestre et Cloverfield. En quelques rares (et fort heureusement !) moments, Super 8 donne plus l’impression de copier que de rester dans l’hommage. Mais bon, passons. Outre le cinéma, l'autre grand thème du film est selon moi le pardon - et plus généralement la communication - (que l’on retrouve à travers les histoires des deux pères de famille, du trio Joe/Alice/Charles et de l’extraterrestre). D’autres gravitent autour de lui mais sont plus ou moins secondaires: la famille, l’amitié, l’amour, l'éducation, le passage de l’enfance à l’adolescence – traité de manière un peu trop classique à mon goût – , le respect d’autrui, le deuil, le pouvoir du rêve, … Cependant, Super 8 demeure avant tout un excellent "pop-corn movie" démontrant une parfaite maîtrise de l’art du divertissement pur et dur ! J. J. Abrams s’est fait plaisir et il y a fort à parier que ces braves petits ados amateurs de pellicules Super 8 (voilà d'où vient le titre... Tout un symbole !) sont chacun une part de lui lorsqu’il était plus jeune ! Et son amour du cinéma transpire à chaque minute de ce magnifique film plein de magie et d'espoir ! Des aventures trépidantes, drôles et bien rythmées qui raviront aussi bien les enfants (à partir de 10 ans) que les adultes et qui ne laissent aucune place à l’ennui ! Super 8, c’est Super fun ! … … … Bon allez, je crois qu'il est grand temps que j'aille me coucher. N.B.: mais quelle est cette étrange obsession du nombre 47, monsieur Abrams ?
Petit bonus: voici la vidéo du film de zombies intitulé The Case, film réalisé par Charles Kaznyk (l'un des jeunes personnages fictifs du film Super 8) et ses amis que l'on peut voir lors du générique de fin... En V.O. (désolé...) mais quand même très sympa !