Mystery Men (de Kinka Usher)
Bien avant l’excellent Kick-Ass, un film mettait déjà en scène une bande de loosers se prenant pour des super-héros... Un film qui était lui aussi adapté d'un comics... Mystery Men ! A Champion City, les méchants ne font plus la loi depuis que le Capitaine Admirable a éliminé ou arrêté tous les grands super-vilains locaux… Le problème, c’est qu’il a trop bien fait son job ! En effet, sans super-vilain à combattre, aucune occasion de briller en public et redorer son blason ! Pour freiner la chute de sa cote de popularité, il fait libérer son pire ennemi… L’excentrique Casanova Frankenstein ! Après tout, quoi de mieux pour le relancer qu'une confrontation épique avec son adversaire de toujours ? Mais sa vanité va lui être fatale... Son plan dérape totalement lorsque ce dernier le piège et le met hors d’état de nuire ! Champion City se retrouve alors livrée à elle-même… Non ! Il existe un espoir ! Quelques habitants en marge de la société (chômeurs ou travailleurs aux faibles revenus, habitant encore chez maman pour certains, "schizophrènes" pour d’autres, solitaires, …) ont formé une petite bande de super-héros aux pouvoirs… Heuuu… Ben c’est ça le problème ! … … Ils n’ont pas vraiment de pouvoirs ! Pire: ils croient vraiment qu’ils en ont ! Parmi eux, nous avons Monsieur Furieux, qui s’énerve super fort quand il n’est pas content (… : / ), Le Fakir Bleu, qui n’a rien de bleu et qui lance… des couverts ( ! ), La Pelle, qui manie une pelle (sans commentaire…), La Boule, une fille qui lance une boule de bowling sur ses adversaires (à savoir, elle a mis le crâne de son défunt papa dans sa boule de bowling et lui parle encore de temps en temps…), le Spleen, dont je préfère vous taire le pouvoir "nauséabond", et enfin Le Sphinx, le "mentor" de l’équipe qui est juste… très mystérieux (c’est son pouvoir…)… Mais je vous garde le meilleur pour la fin: L’Invisible ! Son pouvoir: il peut se rendre invisible… Seulement si personne ne le regarde ! ^^ Champion City a du souci à se faire… Mystery Men est une énorme farce qui parodie non seulement les films de super-héros mais également les films d’action et d’espionnage (James Bond a Q, les Mystery Men ont le Dr Heller…). Si les gentils sont ridicules, les méchants ne sont pas en reste ! Casanova Frankenstein est un cliché ambulant du super-vilain, croisement entre un savant fou et un dandy efféminé; ses bras droits, Tony P. et Tony C., refusent catégoriquement de reconnaître que le disco est mort; … Très décalé et second degré (au moins !), le film joue habilement sur les codes du genre: Le Sphinx abuse des aphorismes et des phrases mystérieuses et sentencieuses (l’archétype ridicule du "sage" de service tel qu’on le voit dans beaucoup de films qui se prennent malheureusement trop au sérieux), les sentiments sont volontairement exacerbés par une interprétation savamment surjouée et une B.O. aux envolées musicales moqueuses afin de dénoncer toutes les situations-clichés de ce type de films (le super-héros tiraillé entre sa famille et son rôle de sauveur [La Pelle], le super-héros qui doit prendre confiance en lui pour se révéler et devenir un leader incontestable [Monsieur Furieux], le super-héros qui souhaite assouvir une vengeance personnelle [La Boule], le super-héros qui a la foi et qui croit en son rôle envers et contre tout [Le Fakir Bleu et L’Invisible], le super-héros qui veut se faire aimer de ses camarades à n’importe quel prix pour briser sa solitude ou tout au moins sa marginalisation [Le Spleen], …), les scènes d’action et les duels sont souvent très grotesques de manière à souligner l’invraisemblance outrancière et récurrente qui caractérise le même genre de scènes dans des films dits "sérieux" (le passage où nos braves héros vandalisent la voiture de Casanova Frankenstein est une parfaite illustration de ce que j'avance, idem concernant celui qui montre la terrible "attaque du doigt" de ce même Casanova Frankenstein), … Hilarant de bout en bout, Mystery Men doit sa réussite à son exceptionnelle distribution (notamment Ben Stiller, William H. Macy, Wes Studi et le toujours excellent Geoffrey Rush) et ses dialogues géniaux. Ma réplique préférée restant de loin le fameux "Le disco n’est pas mort ! ! ! Le disco, c’est la vie !" lancé par un Tony P. fulminant… Tout simplement irrésistible ! Sous des tonnes de maquillages parodiques se cache cependant un message intéressant délivré par le film: la confiance en soi (ou l’estime de soi) peut permettre de soulever des montagnes ! Une vérité qui peut paraître évidente… Une vérité dans tous les cas importante ! A conseiller uniquement aux amateurs d’humour parodique, décalé et absurde !