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30 mars 2012

6 courts-métrages d'animation projetés lors de la soirée "Le court s'anime" - 10ème édition (à Orléans) - 2/2

Suite et fin du petit compte-rendu de la soirée "Le court s'anime" - 10ème édition (mardi 20 mars à 20h30 - Théâtre d'Orléans) entamé dans l'article précédent. Après The Spine, Der Grosse Bruder et Rubika, place maintenant à Bisclavret, Luminaris et Angry Man ! A noter que seul Bisclavret est accompagné d'une vidéo complète, Luminaris devant se contenter d'un trailer et Angry Man d'un extrait... Mais j'espère que vous aurez malgré tout envie de découvrir ces petites pépites méconnues du grand public ! Régalez-vous ! :-)

Bisclavret

Bisclavret

Une fenêtre ouverte sur le Moyen Age ! Bisclavret nous narre l’histoire d’un baron qui, de nombreux soirs, quitte les bras de sa bien-aimée pour aller faire on ne sait trop quoi dehors la nuit… Un jour, lasse de s’inquiéter sans arrêt pour son tendre époux, elle lui demande de révéler son secret. Fort embarrassé, le baron consent finalement: il s’engouffre au plus profond de la forêt pour se changer en Bisclavret… Autrement dit, en loup-garou ! Il lui précise aussi qu’il dépose à chaque fois ses vêtements dans un endroit secret et que si ces derniers venaient à être dérobés pendant sa métamorphose, à jamais il resterait Bisclavret ! Le maudit seigneur, devant l’insistance de la baronne pour connaître la cachette de ses vêtements, se laisse aller à la confidence… Bien mal lui en prit puisque cette dernière, qui désire depuis longtemps se débarrasser de son galant, profite de la situation pour échafauder un terrible plan ! Ainsi, lors d’une soirée comme une autre, un chevalier amoureux (et sous les ordres) de la belle vole les atours du pauvre baron qui, du coup, se voit condamner à errer en Bisclavret pour l’éternité ! Mais un jour… ^^ Pour connaître la suite, rien de plus simple: il suffit de visionner ce magnifique court-métrage de 14 minutes grâce à la vidéo ci-dessus ! Avec son style graphique évoquant le vitrail, le film d’Emilie Mercier est une adaptation du célèbre Lai de Bisclavret (de Marie de France) d’une fidélité exemplaire, tant sur la forme que sur le fond ! La réalisatrice est arrivée à respecter le texte médiéval originel tout en le rendant accessible à un large public ! La thématique de la lycanthropie est traitée sous un angle original et ne pose pas l’homme transformé en loup-garou en être maléfique mais plutôt en victime de la fourberie humaine. Ce bel hymne à la tolérance invite le spectateur à ne jamais se fier aux apparences et à respecter le droit à la différence. On peut y voir aussi un message prônant l’harmonie entre l’homme et l’animal, très proches l’un de l’autre... Si la qualité de l’animation saute aux yeux, il convient également de louer la voix off, les dialogues et, d’une manière générale, l’ambiance sonore du court-métrage. En définitive, Bisclavret est un charmant «petit» film plein de couleurs, d’audace (il en faut pour adapter les Lais de Marie de France) et d’intelligence qui allie modernité, poésie et légèreté !

Luminaris

Luminaris

Voilà un court-métrage là encore très poétique dont le thème m’est particulièrement cher… Luminaris parle de la routine, de l’enfermement du quotidien, et plus spécifiquement de l’enfermement au travail. Mais qu’est-ce que Luminaris ? Et bien c’est une ville dont la vie est contrôlée et rythmée par la lumière du jour ! Les gens se lèvent quand la lumière fait son apparition, passent leur journée au travail et retournent chez eux pour y dormir quand la lumière s’en va… Dit comme ça, c’est brutal, n’est-ce pas ? Mais c’est notre réalité, après tout… A peine de la science-fiction ! ^^’ L’histoire de cet homme «souffleur d’ampoule» dont le job est de fabriquer, à l’aide de sa collègue attitrée, des ampoules électriques pour fournir de la lumière et toujours plus de lumière est une simple et puissante métaphore du triste chemin que le monde (occidental comme oriental) a choisi de prendre en matière de respect de l’individu dans les sphères de l’emploi et de l’économie… Seule la communauté compte ! … … La «communauté» ne se porte jamais plus mal que quand elle laisse les libertés et rêves individuels de côté, qu’on se le dise ! Constamment surveillé à son travail (rendement, quand tu nous tiens !), notre «souffleur d’ampoules» a décidé de se rebeller contre cette société impersonnelle dans laquelle toute idée déviante est réprimée ! Chaque jour, il vole quelques ampoules pour un projet secret qui changera à tout jamais la face de Luminaris et lui permettra, sur un plan plus personnel, de s'élever spirituellement vers le Bonheur ! Je n’en dis pas plus… ^^ A vous de trouver un moyen de visionner ce court-métrage (désolé, mais je n’ai qu’un trailer à vous offrir… :-/) très original qui utilise une merveilleuse alchimie mélangeant objets, pixilation et photographie ! Les deux acteurs principaux sont très talentueux mais c’est sans conteste la musique qui décroche la timbale… Eblouissante, c’est le mot ! Même si l’on ne peut s’empêcher de penser à 1984 ou encore et surtout à Brazil (de Terry Gilliam), Luminaris garde une personnalité et un style qui lui sont propres ! Et c’est tant mieux pour un film qui défend la liberté INDIVIDUELLE d’expression ! Assurément le meilleur court-métrage de la soirée ! :-)

Angry Man / Sinna Mann

Angry_Man

Terminons le compte-rendu de cette soirée avec le film le plus dur et «lourd» à regarder: Angry Man (ou Sinna Mann, en version originale). Le thème de la violence conjugale (et plus généralement de la violence à la maison, au sein de la cellule familiale) n’est jamais simple à aborder… Lorsqu’on le fait à travers un film mettant en scène de vrais acteurs, c’est presque systématiquement difficile à regarder pour le spectateur… Le film d’animation, quant à lui, est un vecteur magique pour ce genre de thèmes puisque le simple fait de ne pas trouver de vrais êtres humains en face de soi rend la chose «un peu plus supportable»… De plus, les réalisateurs de films d’animation ont un avantage certain: ils disposent d’une multitude de techniques d’animation différentes (pixilation, rotoscopie, animation image par image, peinture sur verre, 3D, …) afin d’atténuer ou renforcer à leur guise l’impact du propos. Bref… On peut donc faire passer plus de choses ! ^^ Revenons à Angry Man. Boj est un petit garçon norvégien comme les autres, ou presque. En effet, ce brave petit gars est terrorisé par un certain «Monsieur Colérique» qui n’est autre que… Son propre père ! Ce dernier s’énerve très vite et devient violent avec sa femme qui fait ce qu’elle peut pour protéger son petit garçon de la furie paternelle… Boj en a marre de voir sa maman battue par son papa et décide de prendre les choses en main ! Il écrit une lettre dans laquelle il demande de l’aide au Roi et la remet à un chien en espérant que ce dernier l’apporte jusqu’à son prestigieux destinataire… Mais que diable vient faire un roi dans cette galère, me direz-vous ? C’est simple: la Norvège (dont est issu ce court-métrage) est encore une monarchie et ce film est un projet en partie initié par la fondation du Roi de Norvège elle-même ! Comme quoi… Il peut y avoir des monarchies bien plus modernes que certaines républiques… ^^’ Anita Killi a choisi la technique des éléments découpés pour donner vie à sa délicate histoire… Cette technique, associée à des couleurs lugubres, contribue ici à la dramatiser davantage. L’animation saccadée des éléments découpés accentue le côté inquiétant de certaines scènes, notamment celles où le père de Boj se «transforme» en «Monsieur Colérique». Heureusement, l’épilogue est positif: le père prend enfin conscience de ses actes et accepte de partir loin de chez lui pour se libérer de ce «mal» ! En fait, on peut définir Angry Man comme une campagne de prévention contre les violences conjugales et familiales ! D'ailleurs, il faut savoir que cette oeuvre est montrée aux enfants dans les écoles norvégiennes... Ce qui est une bonne chose, je pense. La chute, un brin moralisatrice, pourra déplaire à certains spectateurs… Pour ma part, elle fut la bienvenue. Un très beau court-métrage qui allie élégance visuelle et puissance du propos (sur un thème difficile à porter à l’écran) avec réussite ! Et ce film est aussi la preuve que le cinéma d’animation permet plus de liberté d’expression que n’importe quel autre genre cinématographique !

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Commentaires
A
Coucou Méline!<br /> <br /> <br /> <br /> Moi ça va, ça va... ^^<br /> <br /> <br /> <br /> Repose-toi bien, tu es sur la bonne voie! Passe une agréable soirée, ma chère amie! Biz, Gianni
A
Bon mercredi à toi aussi, ma chère Dom! ^^<br /> <br /> <br /> <br /> Biz, Gianni
M
Bonjour mon très cher Gianni <br /> <br /> Je vais mieux mais je n'ose pas les gestes trop intempestifs <br /> <br /> J'espère que toi tu vas bien <br /> <br /> Je te souhaite mon très cher ami une bonne journée <br /> <br /> Gros bisous <br /> <br /> Méline
D
Bon mercredi.<br /> <br /> Bisoux gros !
A
Tu as raison, Yvon! :-)<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne soirée également! Amitiés orléanaises réciproques! ^^<br /> <br /> <br /> <br /> Gianni
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