Public Enemies (de Michael Mann)

17 janvier 2011

Aujourd’hui, honneur à un polar / biopic sans prétention mais élégant et passionnant: Public Enemies, du réalisateur Michael Mann (Heat, Collateral, …). Ce film s’inspire de l’histoire du célèbre gangster cinéphile John Dillinger, considéré par le FBI comme l’ennemi public n°1 à l’époque de la Grande Dépression. Ce personnage très charismatique épris de liberté suscitait beaucoup de sympathie auprès du public qui le voyait comme une sorte de "vengeur du peuple" volant les banques dont l’image était devenue très mauvaise suite à la crise de 1929 et à sa gestion désastreuse par ces dernières (entre autres), laissant de très nombreuses personnes sur le carreau. De plus, Dillinger était un de ces gangsters pour qui l’honneur comptait ! On ne lui prête qu’une seule victime lors d’un braquage "chaotique"… Il avait aussi l’art et la manière de parader, jouer avec les médias et se mettre en scène… Ce qui le rendait populaire aux yeux des gens mais particulièrement agaçant et arrogant à ceux du FBI, longtemps baladé par ce génie du braquage de banques… Tout le film rend très bien compte de ce que je viens d’écrire. Les acteurs, sobres et excellents, ne se volent pas la vedette et font tout pour que le tableau peint par le grand Mann soit bien léché et le plus fidèle possible à la légende de Dillinger ! Les grands points forts de l’œuvre sont la photographie et les costumes… D’où cette étrange impression que le film est plus réussi esthétiquement qu’intellectuellement… Chose complètement fausse selon moi puisque Public Enemies gagne sur les deux tableaux ! Beau, bien rythmé et abordant quelques thèmes intéressants (la liberté, la justice, le pouvoir, l'ambition, le rôle et la place des médias dans une telle affaire, ...), le dernier long métrage de Mann est une vraie réussite totale ! Deux autres grandes figures du grand banditisme de l’époque sont présentes dans le film: Baby Face Nelson (Stephen Graham est vraiment génial dans ce rôle !) et Frank Nitti. Dillinger et ses sbires n’étaient pas des cas isolés: la Grande Dépression a "créé" et/ou "favorisé" de nombreux criminels à la renommée internationale… Al Capone, Ma Barker, Bonnie Parker and Clyde Barrow, … En résumé, si vous aimez les bons polars, les belles reconstitutions historiques, les grandes figures criminelles du début du siècle dernier et les sulfateuses, Public Enemies vous comblera du début à la fin ! Du divertissement comme on l'aime ! L’histoire d’amour entre Dillinger et Billie Frechette tient, quant à elle, de l’anecdotique… Quelle fin ironique tout de même ! Mourir devant un cinéma après avoir vu le film L’Ennemi public n°1…

Posté par Arkelios à 18:14 - Commentaires […] - Permalien [#]

Tags: satire sociale, amour, rapports humains, policier, biographie, médias, violence, Michael Mann, ambition, Marion Cotillard, liberté, Johnny Depp, justice, Public Enemies, Christian Bale, John Dillinger, Stephen Graham, cinéma, pouvoir, mafia