Horus, prince du soleil (d'Isao Takahata et Hayao Miyazaki)
Voilà un bien joli petit film pour les jeunes enfants ! Réalisé entre 1965 et 1968 (ce n’est pas tout jeune, c’est vrai…) par les maîtres Isao Takahata (Goshu le violoncelliste, Le Tombeau des Lucioles, …) et Hayao Miyazaki (Le Château dans le ciel, Le Voyage de Chihiro, …), Horus, prince du soleil est une petite merveille de film d’animation et d’aventures ! Certes, il ne pouvait en être autrement avec deux réalisateurs aussi talentueux… Mais cela ne suffit pas à expliquer la qualité de ce film. On suit l’histoire d’un jeune garçon, Horus, vivant seul avec son père et habitant loin des autres humains… Après la mort de ce dernier, notre jeune héros décide de retourner dans son village natal, parmi les siens. Mais la méfiance des villageois ne va pas faciliter les choses… Pourtant, ils auraient bien besoin d’Horus pour venir à bout du terrible Grünwald et du monstre qu’il a envoyé pour faire mourir de faim leur petite communauté de pêcheurs ! Armé d’une légendaire épée donnée par Moog, un géant de pierre, et aidé de la mystérieuse Hilda, Horus va tout tenter pour aider son village à retrouver la paix… N’attendez pas de ce film d’animation des dessins très élaborés et modernes ! Mais n’ayez pas peur non plus de tenter l’aventure ! En effet, cette modeste œuvre de jeunesse ne fait pas du tout son âge (42 ans !) sur le plan graphique. Et encore moins sur le plan scénaristique ! Certains prétendent que ce film aborde la question du Vietnam (la guerre du Vietnam a eu lieu entre 1959 et 1975, en gros)… Pourquoi pas… Mais cela ne saute pas véritablement aux yeux, surtout à notre époque… Par contre, d’autres thèmes essentiels sont présents : la famille, la vie en société (ou en communauté, comme vous voulez), l’écologie et le respect de la nature, le monde rural, … A travers la méfiance des villageois à l’égard d’Horus, les deux réalisateurs dénoncent le déclin de l’instinct communautaire (dans les villages et même, plus généralement, dans le monde). Concernant le monstre qui prive les pêcheurs de leurs poissons, faut-il voir là une critique de la pêche intensive ? Possible… Ou bien ce monstre représente-t-il l’activité industrielle polluante naissante à l’époque au Japon et gangrenant les petits travailleurs locaux (pêcheurs, agriculteurs, …) ? Encore possible… Les interprétations sont une fois de plus multiples (comme dans tout bon film qui se respecte !). Il aura fallu attendre 2004 pour voir ce film sortir discrètement dans nos salles ! Si vous avez la chance de pouvoir le regarder, n’hésitez pas une seconde… Surtout si vous avez des enfants ! Un film à posséder dans toute vidéothèque pour la jeunesse qui se respecte !